Avec des vêtements éphémères, parfois à usage unique, produits dans des conditions désastreuses pour l’environnement et dangereuses pour ceux qui les fabriquent, des collections qui se multiplient et se renouvellent chaque semaine… L'industrie de la mode représente 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre chaque année.
Depuis les années 2000, la fast-fashion, ou mode rapide voire jetable, est en plein essor. En 2020, ce ne sont pas moins de 130 milliards de vêtements qui ont été consommés sur terre, d’après Oxfam France.
Quelques chiffres
20% de la pollution d’eau douce dans le monde est liée à la teinture et au traitement des textiles.
5 000 à 10 000 litres d’eau…. c’est ce qu’il faut pour fabriquer un jean.
4% de l’eau potable disponible dans le monde sert à produire des vêtements.
1 vêtement sur 10... Moins d'un vêtement sur dix est recyclé.
Et une fois qu'on le sait... Comment on agit ?
Les habitudes peuvent être changées petit à petit. Comme les adeptes du zéro déchets le démontrent, d’autres façons de consommer existent.
En opposition à la fast-fashion, la slow fashion est un mode de consommation où l’on achète moins mais “mieux”. L’idée est de se tourner par exemple vers des marques éco-responsables, qui utilisent des matières durables telles que le lin ou le chanvre. Par ces choix de textiles, de préférence biologiques, le but est de limiter l'impact environnemental lors de la production. Si ces marques sont parfois plus coûteuses que d’autres, la qualité peut être supérieure : les vêtements dureront plus longtemps, permettant ainsi de faire des économies sur le long terme.
L’objectif est aussi d’acheter moins, en consommant ce dont on a vraiment besoin. Il n'est pour autant pas toujours aisé de de résister aux multiples collections qui se renouvellent dans les vitrines… Pour les adeptes de la mode et de l’environnement, des solutions existent, comme la seconde-main.
Sur Vinted, Leboncoin, Vestiaire collective et autres plateformes, les vêtements et accessoires d’occasion sont en vente par milliers. Les fashionista peuvent y trouver des articles de toutes tailles, de toutes les couleurs et pour tous les goûts.
Sur ces multiples sites de vente, les filtres de recherches permettent de trier les articles selon des critères précis. Un outil qui permet de trouver facilement la pièce de ses rêves.
Cependant, vous ne pouvez pas essayer les articles avant achat et l’envoi des vêtements n’est pas neutre en carbone. D’autres options s’offrent alors aux fashion victimes en quête d’éco-responsabilité : brocantes, puces ou encore friperies. Ces dernières s’implantent d’ailleurs un peu partout dans l'hexagone, avec des concepts parfois innovants. La Kitscherie Vintage, implantée à Metz, propose par exemple des vêtements triés selon les mesures prises par la gérante. Eva Varlet souhaite éviter de voir certain.e.s client.e.s "déprimé.e.s" de ne pas rentrer dans un modèle de vêtement qu’il ou elle pensait pourtant à sa taille.
À bas le XS ou XXXL, et à bas le genre assigné à certains vêtements, car dans sa petite boutique de 30m2, seul le style compte.
50 km plus au sud, à Nancy, Eléna Legros, fondatrice de Elanavriin, est quant à elle adepte de l’échangisme. Le concept de ses pop-up stores éco-responsables ? Proposer aux clients de ramener des vêtements et accessoires qu’ils ne portent plus, et les échanger contre d’autres pièces de la boutique. Les échanges sont fixés à 4€.
Un bon moyen de renouveler sa garde-robe sans se ruiner, ni ruiner la planète.
Zoom sur ces deux boutiques de vêtements de seconde-main.
Où en est la législation ?
À l'horizon 2027, l'objectif du Gouvernement Français est qu'un vêtement sur deux soit recyclé. D'ici la, d'autres mesures vont être mises en place. Le 25 novembre, l'Etat a notamment annoncé de nouvelles mesures, pour lutter contre le gaspillage des vêtements. Un fond de 150 millions d’euros va être crée, afin de permettre aux consommateurs de pouvoir réparer leurs vêtements et chaussures à moindre coût, dès 2023. Du côté des vêtements neufs, c'est une étiquette "eco-score" qui est prévue d’ici fin 2023. Afficher sur les différents articles de mode, son objectif sera d’éclairer les acheteurs sur leurs consommations.
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